Les principaux polluants atmosphériques sont émis dans tous les secteurs d’activité, dans des proportions que nous allons présenter ici. Afin d’améliorer la compréhension des phénomènes en Corse et des outils de prévision, Qualitair Corse travaille à l’élaboration d’un inventaire régional des émissions polluantes. Les valeurs présentées ci-dessous sont le résultat de l’inventaire de 2017. un inventaire sur l’année 2022 est en cours de réalisation .
Le secteur résidentiel regroupe l’ensemble des activités liées au logement et le secteur tertiaire la production de services (Commerce, administration, transports, activités immobilières, etc.).
En Corse ces activités sont à l’origine de :
- 66% des rejets de particules en suspension (PM10)
- 81% des rejets de particules en suspension (PM2.5)
- 8% des rejets d’oxydes d’azote (NOX)
- 11% des rejets de dioxyde de soufre (SO2)
De manière générale, le résidentiel/tertiaire est le secteur qui génère le plus de particules.
Zoom sur : les systèmes de chauffage
Le chauffage au bois présente des atouts en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Cependant, il peut être fortement émetteur de particules et autres composés toxiques dans l’air (utilisation d’appareils individuels non performants, utilisation de bois humide ou de mauvaise qualité, mauvais entretien du conduit de cheminée, etc.). En Corse son usage est assez banalisé en zone rural ce qui fait du secteur résidentiel un fort émetteur de particules en suspension.
La contribution du fioul, deuxième énergie la plus polluante (le charbon n’étant quasiment plus utilisé), est de moins en moins importante du fait notamment de la baisse continue de son utilisation.
Il regroupe l’ensemble des activités économiques qui produisent en série des biens ou matériels. La production énergétique en est exclu (les centrales thermiques par exemple ). En Corse, le secteur industriel est responsable d’une faible proportion des particules fines :
- 3.5% des rejets de particules en suspension (PM10)
- Moins de 1% des rejets de particules en suspension (PM2.5)
Dans le secteur industrie, les plus grandes sources d’émissions sont réglementées et soumises à autorisation, voire déclaration annuelle de leurs émissions : raffineries, cimenteries, métallurgie, chimie, centrales thermiques, etc. Une législation de plus en plus stricte sur ces quotas a conduit à un processus de réduction notable des émissions.
L’innovation amène à la valorisation des déchets via des incinérateurs à valorisation énergétique, la méthanisation etc. En Corse, le brulage des déchets est problématique du fait de l’importance de cette pratique en zone rurale. La gestion des déchets est aussi problématique du fait de la forte variabilité saisonnière du volume de déchets. Il est nécessaire de modifier les comportements en matière de brûlage des déchets verts. En effet, brûler 50 kg de déchets verts rejette l’équivalent de 13 000 km effectués avec une voiture Diesel récente ou 3 semaines de chauffage au bois dans un pavillon équipé d’une chaudière performante.
Les transports routiers représentent en Corse :
- 30% des émissions d’oxydes d’azote (NOX)
- 20% des émissions de particules en suspension (PM10)
- 15% des émissions de particules en suspension (PM2.5)
Les transports non routiers regroupent les transports aériens, maritimes, ferroviaires. Si le secteur ferroviaire présente la particularité d’être assuré par des véhicules fonctionnant au Gazole, le nombre de kilomètres parcourus par l’ensemble de la flotte font que les émissions restent négligeables. Il en va autrement du secteur maritime qui assure une grande partie du transport fret de l’ile, ainsi que de l’aérien étant donné l’afflux de touristes en Corse arrivant majoritairement par avion. Les principaux ports sont ceux de Bastia, L’Ile-Rousse et Ajaccio. Les principaux aéroports sont situés à Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari.
Ce secteur est responsable de :
- 1% des émissions de dioxyde de soufre (SOX)
- 12% des émissions d’oxydes d’azote (NOX)
- 2% des émissions de particules en suspension (PM10 et PM2.5)
Les activités agricoles regroupent l’élevage et l’agriculture. Elles participent majoritairement aux rejets de :
- Méthane (CH4) issu de l’élevage majoritairement bovin,
- Déchets azotés. Par exemple, l’ammoniac (NH3) qui est issu des engrais azotés et du stockage de déjections animales
- Protoxyde d’azote (N2O)
- Pesticides (insecticides, fongicides et herbicides)
Le travail de la terre, l’utilisation d’engins agricoles et le chauffage des locaux participent également (à un niveau moins important) aux émissions de particules primaires et d’oxydes d’azote (NOX).
Les enjeux liés à la qualité de l’air sont fortement corrélés à la production et la distribution de l’énergie, mais aussi aux politiques d’aménagement du territoire, d’urbanisme, de mobilité, etc. Le mix énergétique de la Corse repose sur un trépied entre énergies renouvelables, imports via les liaisons électriques SACOI et SARCO (Liaison parc nucléaire Sardaigne), et production thermique. Cette dernière partie responsable de :
- 75% des rejets de dioxyde de soufre (SO2)
- 5.8% des rejets de particules fines (PM10)
- 46% des oxydes d’azote (NOx)
En cause, le recours au pétrole dans la production d’électricité. Les installations concernées sont les centrales thermiques de production d’électricité, les raffineries et les stations-service. La transition écologique ainsi que les subventions accordées pour soutenir celle-ci auprès des entreprises et particuliers permettrait de réduire cet impact au fil des années.