Localement et ponctuellement dans la journée, les activités portuaires des ports principaux et secondaires de l’île peuvent impacter la qualité de l’air. Afin d’évaluer cet impact, Qualitair Corse a depuis plusieurs années mis en place des programmes de surveillance autour des ports. Plusieurs études ont été réalisées en s’appuyant sur le réseau de surveillance fixe, des sites temporaires et la modélisation.
Impact de la pollution maritime en Corse
De manière générale, les normes de protection de la santé sont respectées sur les polluants réglementés dans les environnements portuaires. Pour autant, l’impact des navires est bien visible notamment lorsqu’on observe les panaches de fumée. L’observatoire travaille donc sur l’analyse chimique de ces particules et la mesure des polluants non-réglementés à ce jour, afin d’apporter davantage d’informations à la population et aux acteurs locaux. Qualitair Corse se place en tant qu’intermédiaire pour la mise en relation des différents acteurs du secteur maritime, notamment dans le cadre des Journées Méditerranéennes de l’Air – Les Ports (JMAP).
Zoom sur les JMAP
Plus récemment, dans le cadre du programme Européen AER NOSTRUM réunissant 7 partenaires franco-italiens (AtmoSud, ARPAL, UNIGE, ARPAT, ARPAS, UNICA, Qualitair Corse), il est question de quantifier l’impact de cette pollution maritime sur la ville, une campagne de mesure plus poussée a été mise en place autour des ports de Bastia et Ajaccio. Grâce à un ensemble de micro-capteurs, stations de référence fixes et mobiles ainsi que de données météo, des informations précises sont collectées afin de modéliser la pollution issue des navires faisant escale aux ports. Le programme AER NOSTRUM sera également l’occasion d’évaluer l’impact environnemental des différents projets en cours visant à réduire les émissions portuaires (raccordement électrique à quai CENAQ, scrubbers, carburant GNL, etc.) grâce à ce même outil modélisation.
Réglementation
Afin de réduire les pollutions du transport maritime, l’OMI (organisation Maritime Internationale) a mis en place une réglementation internationale dans le cadre de la convention MARPOL (convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires) dont l’annexe VI, adoptée en 1997, traite spécifiquement de la prévention des pollutions atmosphériques.
Cette réglementation porte sur le contrôle et la réduction des oxydes de soufre, oxydes d’azote, gaz appauvrissant la couche d’ozone et les composés organiques volatils (COV). À ce jour, il n’existe aucune réglementation pour les particules en suspension.
Ce point est important, car ces émissions de particules regroupent l’ensemble des craintes et des critiques portées par le public et notamment concernant les particules les plus grossières dont le carbone suie.
À ce titre et afin de répondre à la réglementation nationale du PREPA (Plan de Réduction des Émission de Polluants Atmosphériques), le ministère de la transition écologique et solidaire (et maintenant le ministère de la mer) ont mis en place un groupe de travail sur la réduction des émissions particulaires issues du transport maritime. La direction “environnement” des affaires maritimes porte les sujets au niveau européen, mais également au niveau du MEPC (Marine Environment Protection Committee) de l’OMI avec notamment le projet de mise en place d’une zone ECA en Méditerranée.
L’Union européenne transpose l’ensemble des décisions de l’OMI dans le droit européen. La directive 2012/33/UE du 21 novembre 2012 a permis de mettre en place une action phare de diminution des émissions en imposant le passage à un combustible de meilleure qualité. (Le taux de soufre contenu dans les carburants étant l’élément de référence) :
À compter du 1er janvier 2020, le taux de soufre dans les carburants maritimes passe de 3,5% (1,5% pour les bateaux de passagers) à 0,5 % de soufre (ou à un système équivalent, c’est-à-dire avec un carburant ayant un taux de soufre supérieur, mais avec des équipements de filtrations permettant d’obtenir des niveaux d’émissions comparables à un carburant à 0,5% de soufre)
Dans les zones SECA (faibles émissions de soufre), comme la mer du nord et la manche, le taux de soufre toléré dans les carburants est depuis 2020 de 0,1%. Ce type de carburant de type fioul automobile est également obligatoire dans les ports français méditerranéens lorsque les escales durent plus de 2 heures.
Lien vers l’OMI + autres liens règlementaires
Les émissions atmosphériques issues de l’activité portuaire représentent une part importante de la pollution dans les centres-villes de Bastia et d’Ajaccio. Localement et ponctuellement dans la journée, l’activité portuaire des ports secondaires de Corse peut aussi impacter la qualité de l’air urbaine.
Afin d’évaluer cet impact, Qualitair Corse a depuis plusieurs années mis en place des programmes de surveillance autour des ports. Plusieurs études ont été réalisées en s’appuyant sur le réseau de surveillance fixe, des sites temporaires et de la modélisation. Ce travail s’effectue également en collaboration avec l’observatoire de la qualité de l’air de la région Sud dans le cadre d’un programme européen MARITTIMO appelé AER NOSTRUM sur la période 2020/2023.
De manière générale, les normes de protection de la santé sont respectées sur les polluants réglementés dans les environnements portuaires. Pour autant, l’impact des navires est bien visible notamment lorsqu’on observe les panaches de fumée. L’observatoire travaille donc sur l’analyse chimique de ces particules et la mesure des polluants non réglementés à ce jour, afin d’apporter toute l’information à la population et aux acteurs locaux. Le programme AER NOSTRUM sera également l’occasion d’évaluer l’impact environnemental des différents projets en cours visant à réduire les émissions portuaires (raccordement électrique à quai, scrubbers, carburant GNL, etc.).
Line étude + état des connaissance –V2020(doc CdC) + photo + cartes …
ZOOM ECAMED
Le projet ECAMED dont l’objectif est de classer la méditerranée en « zone à faible émission de polluants atmosphériques » a été décomposé en 6 parties :
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évaluation précise des quantités d’oxyde de soufre (SOx) et d’oxyde d’azote (NOx) émises par le trafic maritime local, régional et intercontinental dans la zone;
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description précise et documentée de ce trafic ;
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description de la géographie de la zone et de sa climatologie au travers de paramètres météorologiques appropriés (vents, température…) ;
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analyse des zones géographiques impactées par les concentrations en polluants atmosphériques primaires et secondaires (donc intégrant les particules fines et l’ozone) issues des émissions des navires au regard des paramètres météorologiques ;
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analyse de l’impact de ces concentrations sur l’environnement et la santé humaine ;
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analyse économique des coûts des mesures de réduction des émissions du trafic maritime et leur mise en perspective par rapport aux bénéfices attendus de la mise en place d’une zone ECA.