En ce moment, Qualitair Corse enregistre une hausse notable des concentrations d’ozone (O₃). Ce pic est directement lié aux conditions estivales, à savoir un ensoleillement intense, des températures élevées et une faible dispersion des polluants, qui sont des conditions favorables à la formation photochimique de l’ozone.
L’ozone troposphérique est un polluant secondaire : il ne provient pas directement de sources comme les véhicules ou les industries, mais se forme dans l’atmosphère à partir d’oxydes d’azote (NOₓ) et de composés organiques volatils (COV) lorsqu’ils sont exposés à la lumière solaire.
Pourquoi les zones rurales peuvent être les plus touchées ?
En ville, la présence importante de monoxyde d’azote (NO) issu du trafic routier détruit rapidement une partie de l’ozone. En zone rurale, cette réaction est moins marquée : l’ozone formé persiste plus longtemps et peut atteindre des concentrations plus élevées.
Un polluant qui voyage
L’ozone est un gaz relativement stable à l’échelle de quelques heures et peut être transporté sur de longues distances par les masses d’air. Ainsi, une partie de l’ozone mesuré en Corse peut provenir d’autres régions : Italie, Sardaigne, continent français, où il s’est formé plusieurs heures auparavant. Ce transport transfrontalier vient s’ajouter à la production locale, contribuant à des niveaux plus élevés.
Une mauvaise qualité de l’air mais aucun épisode de pollution : que se passe-t-il ?
Bien que l’indice de qualité de l’air affiche actuellement une qualité “mauvaise”, ce niveau reste inférieur au déclenchement d’un épisode de pollution réglementaire. En France, les seuils sont fixés comme suit :
Niveau d’information et de recommandation : déclenché dès qu’une moyenne horaire dépasse 180 µg/m³.
Seuils d’alerte :
240 µg/m³ en moyenne horaire pendant 3 h consécutives,
300 µg/m³ (2ᵉ seuil),
360 µg/m³ (3ᵉ seuil).
Pour l’instant, les concentrations observées, bien qu’élevées, ne dépassent pas ces seuils réglementaires.
Protégez votre santé
- Privilégiez les heures les plus fraîches pour sortir et évitez l’effort physique en extérieur entre 12h et 16h.
- Aérez chaque jour votre logement pendant environ 10 minutes, même en période de pollution.
- Si vous êtes une personne sensible (enfant, senior, asthmatique, atteint de troubles respiratoires ou cardiaques), restez à l’intérieur autant que possible.
- En cas de difficultés respiratoires, d’irritations ou de malaise, consultez rapidement un professionnel de santé.
Limitez les émissions de polluants
- Optez pour des modes de déplacement doux : marche, vélo, covoiturage ou transports collectifs.
- Limitez les trajets en voiture, surtout en zone urbaine, et évitez les déplacements non indispensables.
- Respectez l’interdiction de brûlage à l’air libre.
- Différez l’usage de produits émetteurs de composés volatils (peintures, solvants, colles, vernis).
- Utilisez la climatisation avec modération.
- Si possible, reportez certaines activités agricoles (épandages, labours) en période de pollution.
- En jardinage et bricolage, adoptez des pratiques limitant les émissions qui favorisent la pollution photochimique.