La qualité de l’air en Corse s’est fortement détériorée ces derniers jours, avec des niveaux préoccupants relevés sur l’ensemble de l’île. Cette situation résulte d’un cocktail complexe de polluants, issus à la fois de sources locales et de phénomènes à l’échelle internationale.
Le principal polluant en cause est l’ozone troposphérique, un gaz irritant pour les voies respiratoires. Contrairement à d’autres polluants, il n’est pas émis directement dans l’atmosphère, mais se forme sous l’effet du rayonnement solaire à partir de polluants dits précurseurs, principalement les oxydes d’azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV). Ces derniers proviennent majoritairement du secteur des transports et des activités industrielles. Les épisodes de fortes chaleurs et d’ensoleillement intense favorisent sa formation et son accumulation dans l’air.
À cela s’ajoutent plusieurs sources de pollution extérieures à la Corse qui contribuent à aggraver la situation actuelle, notamment en ce qui concerne les particules fines (PM10, PM2.5) :
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Un panache de poussières désertiques en provenance du Sahara, transporté par les vents ;
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Les fumées des incendies de forêt au Canada, portées jusqu’à l’Europe par les courants atmosphériques ;
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Les émissions industrielles persistantes de la plaine du Pô, dans le nord de l’Italie, l’une des régions les plus polluées d’Europe ;
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L’activité des volcans Stromboli et Etna, actuellement en éruption dans le sud de la mer Tyrrhénienne.
Les conditions météorologiques actuelles (vents faibles, températures élevées, stagnation de l’air) favorisent l’accumulation des polluants. Résultat : une dégradation notable de la qualité de l’air, avec des concentrations élevées sur l’ensemble du territoire.
Les seuils réglementaires journaliers ne devraient toutefois pas être dépassés, ce qui explique l’absence de déclenchement officiel d’un épisode de pollution.
Une amélioration est attendue dans les prochains jours, sous réserve de l’évolution des conditions météorologiques.